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Peine De Mort

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Faut-il ou pas sortir de l'Europe et de l'Euro?

 

Depuis trente ans, les marchés financiers règnent sur le capitalisme mondialisé. La préparation de l’euro, au moment du traité de Maastricht, puis sa création en 1999 y ont contribué.

 

Taux d’intérêt élevés, « pacte de stabilité » budgétaire, phobie de l’inflation (ou plus exactement des hausses de salaires) afin de garantir un « euro fort » : tout dans sa conception visait à convaincre les gestionnaires de portefeuilles financiers que la zone euro était un endroit aussi favorable que Wall Street pour placer ses capitaux. Non pas pour contester un système dominé par le dollar mais plutôt pour s’y inscrire et tâcher d’en tirer le maximum de profits pour les multinationales et les banques du Vieux continent.

 

Les résultats sont là. Depuis vingt ans, la zone euro a « décroché » de la croissance mondiale, accumulant les retards vis-à-vis des pays émergents mais aussi des États-Unis. Les richesses augmentent moins vite mais la part qui va aux profits a augmenté comme dans l’ensemble des pays industrialisés.

 

L’expansion délirante des marchés financiers a fini par provoquer la crise la plus violente depuis les années trente. À l’automne 2008, après la faillite de la banque de marchés Lehman Brothers et la quasi-faillite de la plus grosse compagnie d’assurances du monde, AIG, c’est tout le système financier occidental qui a été pendant plusieurs mois au bord de l’effondrement.

 

Les gouvernements, surtout aux États-Unis, en Chine, en Grande-Bretagne et dans une moindre mesure dans la zone euro, ont mis en œuvre des plans de relance massifs pour éviter une dépression mondiale et volé au secours des banques menacées de faillite, sans leur demander, en contrepartie, d’abandonner les critères de rentabilité qui guident l’attribution de leurs crédits… et qui ont conduit à la catastrophe. Ces politiques ont creusé les déficits publics à mesure que l’endettement public prenait le relais des endettements privés devenus « toxiques ».

 

Et aujourd’hui, ce sont les mêmes marchés financiers qui se déchaînent contre les États désignés comme les plus fragiles par les agences de notation !

 

La finance anglo-saxonne joue ouvertement la carte d’un éclatement de l’euro.

 

Sous la pression, les gouvernements de l’Union européenne, la BCE et le FMI imposent aux peuples des politiques d’austérité d’une férocité sans précédent, qui peuvent compromettre la reprise. Alors que les services publics sont déjà exsangues, ces politiques leur retirent encore des ressources budgétaires et relancent les privatisations.

 

Le plan de « discipline budgétaire » en cours de discussion entre les dirigeants européens sous la haute direction du gouvernement allemand va encore affaiblir l’emploi, la formation des travailleurs et donc le potentiel de croissance de l’Union. Bref, cette construction monétaire est dans l’impasse. Il est urgent d’en sortir avant que les prochaines crises ne produisent des effets encore plus dévastateurs que ceux que nous connaissons aujourd’hui.

 

Mais comment faire ? Revenir aux politiques de soutien étatique à la croissance pratiquées dans les années soixante et soixante-dix ?

 

Mais tous les gouvernements qui ont essayé ont fini par baisser pavillon devant la pression des marchés financiers. Et cela pour des raisons précises. Ce n’est pas seulement dans les décisions des gouvernements que les critères de rentabilité imposent leur logique de précarisation de l’emploi et de dépérissement des salaires ; c’est dans les innombrables décisions qui, à chaque instant, se prennent dans les salles de marchés, les conseils d’administration des multinationales, les comités de crédit des banques. C’est au cœur de ces mécanismes économiques que les critères de la rentabilité capitaliste exercent leur influence délétère.

 

Ce sont ces critères qui sont en crise, au moment où les progrès de la civilisation exigeraient, tout au contraire, une prédominance de critères d’efficacité économique et sociale tout à fait opposés : économiser les ressources matérielles et dépenser plus pour les êtres humains, sécuriser l’emploi et la formation pour tous, engager un essor sans précédent des services publics - avec entre autres moyens des nationalisations et, plus généralement, une expansion de la sphère publique à l’échelle nationale, européenne et mondiale.

 

Nous n’avons donc pas le choix : c’est à tous ces niveaux, dans tous ces lieux de pouvoir que nous devrons lutter de plus en plus fort, de façon de plus en plus convergente, pour conquérir de nouveaux pouvoirs et faire reculer les marchés financiers pour mettre le crédit et l’épargne au service de l’emploi et de la croissance réelle.

 

Ce ne sera pas facile, mais c’est possible. On connaît les domaines dans lesquels des luttes peuvent se développer – où elles se développent déjà. On connaît les techniques et les instruments d’action publique qui peuvent venir à leur appui. Ainsi, pour faire reculer vraiment la dictature des marchés financiers – au-delà des gesticulations des dirigeants européens et du G20 – et relancer, du même mouvement, l’emploi, la formation, la recherche et, par-là, la croissance réelle, on peut agir à tous les niveaux.

 

Le niveau local et régional d’abord. En France, dans des dizaines d’entreprises, petites, moyennes ou grandes, les salariés et leurs syndicats se battent pour des projets industriellement viables, bénéfiques pour le bassin d’emploi. L’obstacle principal à leur réalisation réside dans le système bancaire : les banques, qui ont dilapidé des dizaines de milliards dans l’affaire des subprimes et ses suites, refusent aujourd’hui les quelques centaines de milliers d’euros qui pourraient donner vie à ces projets.

 

Les luttes pour les obliger à assumer leur responsabilité sociale et environnementale peuvent trouver des points d’appui dans les régions. C’est à cela que devraient servir des Fonds régionaux et un Fonds national pour l’emploi et la formation.

 

Au lieu de dilapider leurs ressources dans le trou sans fond des subventions, des exonérations fiscales et des aides en capital aux entreprises, les conseils régionaux devraient cibler leurs interventions sur les projets les plus porteurs d’emploi et de développement de la valeur ajoutée, en faisant pression sur les banques pour qu’elles financent ces projets.

 

Dans ce cas, la région paierait une partie des intérêts du crédit, ou elle accorderait une garantie. Des conférences régionales pour l’emploi et le développement économique, social et environnemental serviraient de cadre à une concertation entre tous les acteurs de l’économie.

 

Bien sûr, cela ne suffit pas. Il faudra aussi agir au niveau national, en s’appuyant sur les institutions financières publiques qui existent aujourd’hui, mais aussi de banques qu’il faudra nationaliser, en liaison avec le puissant secteur mutualiste des banques et des assurances. La distribution du crédit, ce fluide vital de l’économie, n’est-elle pas un véritable service public ?

 

Lorsque BNP Paribas a acheté la banque belge Fortis au plus fort de la crise, l’État français est devenu son premier actionnaire. Mais quel engagement au service de la population française et européenne a-t-il exigé ? Aucun, bien sûr. Il est temps de construire un véritable pôle financier public dans lequel le pouvoir ne serait pas entre les mains de fonctionnaires de Bercy, mais partagé avec tous les usagers du crédit : nous tous, les citoyens dont l’emploi dépend de la politique de crédit des banques.

 

Pouvons-nous faire tout cela sans réorienter radicalement la construction européenne ? Non, bien sûr. Nous avons besoin d’une solidarité des Européens pour résister à la dictature des marchés financiers et à l’hégémonie du dollar. Le formidable pouvoir de création monétaire dont dispose la Banque Centrale Européenne a nourri massivement la spéculation et la monstrueuse inflation financière. Il devrait être mis au service des projets pour lesquels nous luttons dans les territoires. Dès lors que ces projets bénéficieraient du soutien d’un fonds régional pour l’emploi et la formation, ils devraient être refinancés à un taux privilégié par la BCE.

 

La BCE devrait aussi financer, par création monétaire, le développement des services publics en Europe, pour libérer les États de l’emprise des marchés financiers. C’est l’objet du Fonds de développement social européen pour la création duquel le Parti de la gauche européenne veut engager une campagne dans toute l’Union européenne.

 

Ce projet est à l’opposé du rachat en catastrophe des titres publics des États menacés par la spéculation, qui n’a d’autre objet que de sauver la mise des créanciers de ces États.

 

Dans cette bataille, à quoi servirait donc le slogan en faveur d’une « sortie de l’euro » brandi par l’extrême-droite et parfois repris à gauche ?

 

Croire qu’on pourrait échapper, comme d’un coup de baguette magique, aux griffes des marchés financiers par la seule vertu d’une telle décision est bien naïf. Cela ressemble à ce que les partisans du traité de Maastricht voulaient nous faire croire : supprimez la lire, la peseta, le franc, le deutsche mark, et vous supprimerez automatiquement la spéculation sur les monnaies, disaient-ils.

 

On voit ce qu’il en est aujourd’hui : la spéculation est plus violente que jamais, elle vise le dollar… et l’euro ! Un gouvernement qui, dans les circonstances actuelles, sortirait de l’euro, se retrouverait devant les mêmes difficultés, mais aggravées, et avec des moyens limités à un seul pays.

 

La dévaluation de la monnaie nationale renchérirait d’autant la dette publique.

 

La recherche, à terme, d’hypothétiques gains de productivité procurés par une dévaluation aurait pour condition, dans l’immédiat, des politiques d’austérité renforcées, encore plus insupportables que celles que les peuples doivent affronter en ce moment.

 

Pour conquérir du pouvoir face aux marchés et face au dollar, la construction de nouvelles solidarités européennes est indispensable. C’est ce qu’ont bien compris les pays de l’Alliance bolivarienne pour les peuples d’Amérique, l’ALBA, qui ont terriblement souffert d’affronter en ordre dispersé la domination monétaire des États-Unis et qui travaillent maintenant à créer une monnaie commune, le SUCRE .

 

Un euro transformé, servant à financer de façon sélective les projets porteurs d’emploi et de développement des êtres humains, serait radicalement différent de la monnaie unique au service des marchés financiers que nous avons aujourd’hui. Il rendrait les peuples européens plus forts pour nouer une alliance avec peuples du Sud et les pays émergents, afin d’imposer des principes de coopération et de codéveloppement à l’échelle mondiale.

 

Une monnaie commune, émise par un FMI transformé de fond en comble à partir de la technique déjà existante des droits de tirage spéciaux, en serait l’instrument, de la même façon qu’un euro transformé pourrait servir d’instrument aux solidarités entre peuples européens.

 

On ne changera pas le monde sans changer l’Europe. L’heure n’est pas à déserter ce combat mais au contraire à l’amplifier, et à montrer en quoi il donne un sens et une puissante cohérence aux luttes sociales et politiques qui sont la vraie source d’espoir au plus profond de la crise.

 

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