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Peine De Mort

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Quelques réflexions après la séquence électorale

que nous venons de vivre.

Le 18 6 2012.

 

Ce sont quelques réflexions personnelles pour aider au débat sur les enseignements de la période électorale.Il s’agit d’une contribution au débat collectif, sans plus, car nous sommes tous comptables du résultat; non pour critiquer mais pour comprendre et ainsi mieux construire l’avenir.

 

Notre résultat aux présidentielles était déjà en décalage avec les sondages et les espoirs nés dans la campagne. Les législatives n’ont pas été dans la continuité des progrès à la présidentielle. Deux contradictions émergent des résultats des législatives : un résultat en progrès sur 2007 en voix et en pourcentage, mais avec 47% de moins d’élus (es) (10 au lieu de 19) malgré des progressions de certains d’entre eux. D’habitude notre score est plus important aux législatives qu’à la présidentielle, cette fois c’est l’inverse. Notre score de 6.95% aux législatives est en retrait de 4.15% sur la présidentielle. Alors que la proximité était un atout, cette fois, elle a été annihilée.

 

Il nous faut donc analyser ce qui s’est passé, entre la fin de campagne de la présidentielle et les législatives.

 

Nous avons affirmé que la dynamique de la présidentielle se traduirait, voire s’amplifierait pour les législatives. Cela s’est avéré faux. Comment a été mise en œuvre la stratégie du Front de Gauche ? Cela ne signifie nullement la remise en cause du Front de Gauche en termes d’alliance. Cette stratégie d’union a des acquis. Renoncer serait laisser ces acquis à d’autres, alors qu’on en est les promoteurs.

 

Les acquis ? C’est la mise en mouvement des militants, l’espoir ouvert, le début d’une prise de conscience qu’une alternative existe au capitalisme et qu’elle est possible sans en rabattre sur le niveau des exigences, c’est un début de mobilisation de la jeunesse et une reprise de contact voire la construction de liens nouveaux avec les syndicats.

 

Faire 11,1% est très positif car cela ouvre quelque chose de nouveau. Avec Jean Luc Mélenchon nous avions comme candidat, un homme de culture et un remarquable tribun qui a ouvert des espaces de réflexions et d’action pour nous-mêmes et les gens.

 

Pourtant nous n’avons pas résisté à l’appel au vote utile du PS au 1er tour. Dans les sondages, nous avons commencé à reculer dans les 10-15 jours précédents le 22 avril. Qu’est ce qui c’est donc passé ?

 

Les problèmes ? Il y eu la tuerie de Toulouse (affaire Merah) qui a fait rebondir le débat sur la sécurité et l’immigration. Il y a la campagne du PS pour le vote utile, ce qui n’est pas nouveau. Il y a eu aussi la pression médiatique sur l’impossibilité de faire autrement, l’inversion du calendrier électoral qui a présidentialisé les législatives, entraînant démobilisation et abstention, le redécoupage de certaines circonscriptions, etc.

 

Tout cela est vrai et a pesé sur les résultats. Mais n’y a-t-il pas eu d’autres problèmes : ceux pouvant venir de JL. Mélenchon et ceux provenant du parti ?

 

Pendant une partie de la campagne, Jean Luc Mélenchon a été bon. Il a rassuré nos militants qui doutaient, il a séduit. Il a avancé des idées fortes et a contribué à la création d’une dynamique bien relayée par le corps militant et les adhérents. Dans cette partie de la campagne, nous étions bien en phase avec les demandes sociales.  On a obligé le PS à avancer des choses plus fortes qu’il ne l’avait prévu. Le besoin de résister à la finance, le besoin de renégocier l’accord Merkozy avec un volet croissance, l’objectif de limiter les revenus indécents des dirigeants d’entreprise, sont quelques exemples à mettre notre actif.

 

Le revers de la médaille fut une hyper personnalisation de JL. Mélenchon, cultivée par les médias, y compris parfois portée par l’Huma. Elle a nourri l’hyper présidentialisation, alors que sur cette question nous sommes en désaccords. Est-ce que cela n’a pas donné des ailes à Jean Luc Mélenchon ?

 

Peu à peu, ses discours portaient d’avantage sur son programme et moins sur le programme l’Humain d’abord. Cela fut manifeste sur la question des moyens pour répondre aux demandes sociales. A part sa proposition de tout prendre au dessus de 380 000 euros, presque rien sur le reste des propositions pour une autre fiscalité, sur les 10% de la VA partis au capital contre l’emploi et les salaires, très peu de choses sur la santé et rien sur le besoin d’un autre crédit et un Pôle financier public. Au lieu de cela, la campagne est devenue très en retrait sur des thèmes généraux, sociétaux et très traditionnels.

 

A Marseille, le discours fut percutant sur l’immigration. Mais avec le recul, on a pu constater que nous nous engagions dans une posture Front contre Front. L’adversaire était devenu le FN et Marine Le Pen. Dans le même temps, l’on critiquait fortement le manque de radicalité du programme de Hollande. Notre utilité pour réussir le changement ne s’est-elle pas peu à peu estompée aux yeux de l’électorat de gauche favorisant le vote utile PS, plus en rapport avec tous ceux mobilisés pour chasser Sarkozy ?

 

Cette stratégie Front contre Front, a été prolongée quand JL. Mélenchon fut désigné candidat à Henin Beaumont. Ses motivations sont passées en direct à la télé, elles étaient d’une part de battre Marine Le Pen et d’autre part de faire le ménage au sein du PS local. Cela est apparu courageux, mais interrogeons-nous. En pratique n’a-t-on pas d’un côté stigmatisé une partie des électeurs du Front National et notamment la partie de ceux qui se sentent perdus, abandonnés et dont certains cumulent toutes les difficultés et chez lesquels la stratégie des bouc-émissaires à prise, et d’un autre côté, on a heurté les électeurs de gauche et notamment socialistes en mettant en cause leurs dirigeants locaux, ce qui a conduit la direction du PS à réagir, à les soutenir et à intervenir ?

 

Cette posture Front contre Front a valorisé le Front National. Aux yeux des électeurs, elle a été perçue comme la posture de la campagne des législatives du Front de Gauche. Médiatiquement, c’est ce qui a été très prégnant avec en permanence le débat sur l’immigration, alors que c’est une des préoccupations que les français classaient derrière l’emploi, le pouvoir d’achat ou la santé en début  de la campagne présidentielle. D’ailleurs, c’est pour cela que sur notre circonscription, a été réalisé un « 4 pages » pour présenter nos réponses à ces attentes prioritaires de l’électorat populaire.

 

Alors que nous n’avions pas de bataille nationale sur les législatives (pas de meeting national ni même régional) notre utilité n’est-elle pas devenue illisible aux yeux des électeurs de gauche ?

 

Cela peut expliquer pourquoi on a perdu aux législatives près de 40% du vote Front de Gauche à la présidentielle. Dans les circonscriptions où nous notre influence est plus forte cela peut être moins important, mais il faut y regarder. Sur notre circonscription on passe de 6252 voix à la présidentielle à 2385, c’est donc 60% de moins. Certes à Pierre Bénite ce n’est que  40%, mais 40% quand même.

 

Cela explique aussi notre échec dans le Pas de Calais. Il est d’autant plus net que l’électorat populaire qui ne nous a pas suivis au premier tour, a voté massivement pour le PS au second  tour et a battu Marine Le Pen

La déclaration de JL. Mélenchon critiquant vertement les socialistes et annonçant que dans 10 ans ce serait lui et le Front de gauche qui gouverneraient, n’a t-elle pas troublé et fait renoncer au vote en sa faveur et en faveur des candidats du Front de gauche, de ceux qui veulent que leur vie s’améliore dès aujourd’hui et non dans 10 ans? Ses déclarations sur la non participation au gouvernement avec des socialistes, n’ont-elles pas laissé croire à de nombreux électeurs du Front de Gauche que nous misions d’abord sur l’échec de François Hollande et des socialistes, détournant un certain nombre d’entre eux du vote pour les candidats Front de gauche ?

 

N’ont- il pas pensé que nous voulions aucune union avec le PS, et étions pour une 2ème gauche, à gauche du PS ? N’ont-ils pas eu le sentiment que nous leur étions inutiles alors qu’ils veulent réussir le changement ? Ce positionnement ne rejoint-il pas sur certains aspects la stratégie gauchiste du NPA ?

 

Elle peut satisfaire des antisocialistes. Mais soyons lucides, cela nous a  coupé de l’électorat qui a fait le choix de Hollande pour virer Sarko et qui a fait le choix au premier tour des législatives d’une autre politique, même à minima. S’ajoute la confusion entretenue par les médias sur le rôle de l’Assemblée nationale qui serait devenue inutile une fois le président de la République élu. Nous n’avons pas eu de bataille nationale sur cette question accentuant le caractère hyper présidentialiste de la campagne.  

 

Dans les négociations nationales ayant eu lieu avec le PS pour tenter de désigner un candidat unique de la gauche dans les circonscriptions où existaient les risques d’aucun député de gauche au second tour et les seules présences du FN et de l’UMP, alors que nous étions prés d’aboutir avec le gain possible de 2 ou 3 députés communistes, c’est le Parti de Gauche qui fit capoter l’accord avec une surenchère inacceptable pour le PS. Il donna ainsi le prétexte à ce dernier de ne pas passer l’accord malgré notre insistance.

 

Tout cela, malgré nos efforts, c’est fait sur un fond d’effacement du Parti alors que la gravité de la situation demande plus d’intervention autonome de notre part.

 

Ces questions lourdes, et la situation de crise, montrent que nous devons réévaluer tout cela. Comment veut-on mettre en œuvre la stratégie du rassemblement du Front de Gauche, comme force de gauche et non pas à gauche de la gauche ? C’est la question de fond à mon avis.

 

Qu’est ce que cela suppose comme posture politique dans la situation politique nouvelle très complexe pour nous et très sérieuse car notre représentativité nationale a encore reculé et une nouvelle phase de marginalisation est en cours ? Quelle activité autonome du Parti ? Quelles sont les hypothèses possibles ?

 

Considérer le PS comme un adversaire et se placer dans une opposition à sa politique ? Faut-il mêler nos voix au conglomérant droite et extrême-droite qui va recomposer la droite sur des idées encore plus à droite et dont le FN sera le fer de lance ?

 

Cette posture fragiliserait le Front de Gauche, nous couperait du Parti Socialiste et des gens mobilisés pour changer vraiment, mais pas dans une opposition au Parti Socialiste. Cette posture ne nous ferait-elle pas courir des risques pour nos municipalités gérées dans l’union avec le PS ? Cette posture enfin ne répond pas à la volonté unitaire chez nous et dans l’électorat de gauche.

 

Sur cette question, il y a déjà rivalité avec le Parti de Gauche qui lui, est pour une posture d’opposition mais qui d’un autre côté affirme que le Front de Gauche ne votera jamais une motion de censure contre le PS. Quelle contradiction !

 

S’ouvre donc une phase difficile. Une phase à risque pour l’union au sein du Front de Gauche.

 

En même temps, mesurons que la domination du PS et sa volonté hégémonique sont de sérieux obstacles au rassemblement de toute la gauche dans le respect de ses diversités, pour conquérir le changement.

 

Ne sous-estimons pas non plus dans l’opinion et dans l’électorat de gauche l’impact qu’ont eu les premières annonces, telles que le retour à 60 ans pour les carrières longues dès 18 ans et peut être 19 ans, avec une amélioration des conditions fixées en 2003 et 2010 par Fillon, la fixation d’un salaire plafond des principaux dirigeants dans les entreprises publiques, la revalorisation du SMIC qui ne l’avait pas été depuis 5 ans sous la droite, l’annonce d’une conférence sociale ou la parité totale du gouvernement.

 

Ne sous-estimons pas non plus l’impact de ce que Hollande a pu annoncer dans sa campagne même si l’actualité nous montre qu’il recule déjà. (Affirmation de ramener le déficit à 3% en fin d’année 2013 et de 0 % en 2017, signifiant le risque d’une austérité prolongée)

 

Certains diront c’est électoraliste. Peut être, mais cela a répondu aux attentes immédiates d’une grande partie de l’électorat de gauche qui n’a pas jugé crédible un positionnement mettant en doute le PS voire le considérant comme un adversaire.

 

Alors compte tenu de ces éléments, quelle ligne politique adopter ?

 

1ère question faut-il être de la majorité des forces de gauche ? Je pense que cela va de soi et constitue une posture de bon sens. Mais nous voulons des députés, ni béni oui-oui ni suivistes. Des députés qui proposent, soient le porte-voix des luttes, qui savent valoriser ce qui va dans le bon sens, tout en menant la bataille politique pour des propositions afin d’aller plus loin dans le changement et le réussir. Des députés qui sauront donc combattre tout ce qui pourrait aller dans le mauvais sens.

 

En résumé, des députés Front de Gauche et un Front de Gauche qui se mobilisent partout pour rassembler afin de réussir le changement. C’est une posture offensive, qui nous met à l’aise avec l’électorat qui a élu sans illusion Hollande et qui lui a donné une majorité absolue à l’Assemblée et surtout plus à l’aise avec nos 4 millions d’électeurs de la présidentielle.

 

2ème question posée. Faut-il être au gouvernement ? Je crois que la situation de domination du PS, le rapport des forces, les projets politiques en présence, ne peuvent que nous conduire à répondre pas la négative. En l’état pas de participation gouvernementale, les conditions n’existent pas.

 

Mais faut-il nous résigner ? Nous devons être disponibles, agir et nous comporter comme un parti de gouvernement c'est-à-dire qui a vocation à être au pouvoir pour mettre en œuvre une politique qui réponde aux souhaits des français. Il s’agit alors d’en créer les conditions, c'est-à-dire mettre les gens en mouvement, avec des luttes et des interventions citoyennes fortes et multiformes, afin qu’ils contribuent eux-mêmes avec notre apport, à changer les conditions actuelles.

 

Cette question des « ministres communistes » a été mal posée, avec peu de clarté sur les objectifs et les conditions politiques nécessaires. Elle est tombée comme un cheveu sur la soupe, sans organisation de la réflexion collective et sans réaffirmer clairement que nous sommes un parti de gouvernement.

 

3ème quelles initiatives ? On se débarrasse de Sarkozy, on se débarrasse des députés UMP, on se donne une majorité pour changer à minima et sans tout casser, voilà résumée très vite, la position exprimée dans  ses votes par la majorité de notre peuple lors de cette séquence électorale.

 

Au-delà de la mécanique institutionnelle qui favorise l’hyper-présidentialisme jusqu’à l’élection des députés, au-delà du ressenti de notre posture par l’électorat populaire, nous sommes face à une donnée lourde, qui est celle de la prégnance des idées libérales sur lesquelles surfe le PS pour conduire une majorité de français à ne vouloir que le programme de Hollande, ni plus ni moins comme disent certains.

 

L’exemple le plus frappant est celui du coût du travail et de la revalorisation du SMIC. Nous n’avons pas gagné cette bataille. Nous n’avons surtout pas gagné la bataille des coûts financiers exorbitants qui pèsent sur la gestion des entreprises. Air France n’est-il pas un cas d’école de ce point de vue ?

 

Il ne s’agit donc pas de mener une bataille en contre, la droite et l’extrême droite vont le faire. Il s’agit de mener une bataille politique argumentée pour faire grandir le « pour » et le « c’est possible ». Il ne s’agit pas alors de dénoncer, mais de savoir être critiques, tout en proposant, en rassemblant et en agissant.

 

Surtout que nous avons un argument fort. Le PS dispose de tous les pouvoirs : le Président de la République, la majorité absolue à l’assemblée, la majorité au Sénat et il préside 21 régions sur 22. Il ne lui manque que le pouvoir économique des entreprises (notamment des plus grandes) et le pouvoir de la finance. Mais il dispose de tous les leviers pour modifier ces pouvoirs économiques et financiers afin qu’ils se mettent au service de notre peuple et du pays. Là se situe la bataille de classe d’aujourd’hui et celle du rassemblement.

 

En effet, si le politique n’a pas le pouvoir de modifier ni les attentes ni les revendications sociales comme il le voudrait, par contre les salariés eux, ont le pouvoir avec leurs luttes, leurs interventions, dans l’unité des travailleurs, des syndicats et des forces de gauche qui le veulent, de créer des rapports des forces contribuant à élever la résistance aux logiques des actionnaires, des grands groupes, des banques et des marchés et à élargir en conséquence les champs du possible. Se faisant, ils sont un point d’appui pour le politique qui veut vraiment changer ou pour faire bouger celui qui traine des pieds ou qui renonce face aux obstacles, faute de courage politique.

 

Dans cet esprit, n’est ce pas des Fronts de lutte qu’il nous faut construire ? Avec quelle démarche ? Quels atouts ? Avec la volonté d’instruire et d’argumenter afin de gagner en rassemblement et en visibilité.

 

4 chantiers me paraissent urgents :

 

  • Les salaires-emploi avec la conférence sociale qui va se tenir mi juillet.
  •  Refonder l’Europe avec dans un 1er temps la renégociation de fond de l’accord Merkozy en visant croissance. Et au bout mais seulement au bout du processus la demande de référendum.
  •  Le débat budgétaire complément de celui de 2012 avec la possibilité de faire avancer une nouvelle fiscalité.
  • Les moyens du changement en répondant aux demandes sociales et la question d’un nouveau crédit. Ce sont des questions transversales à toutes les autres. Elles touchent le cœur du projet de Hollande. Une question très liée à la démocratie et aux pouvoirs nouveaux des salariés.

 

Ne faut-il pas initier de grandes campagnes nationales sur ces questions ?

 

En février 2013 aura lieu notre congrès. Répondre de bonne manière aux questions politiques difficiles compte tenu de la situation, ne peut que nous mettre sur de bons rails. Il faudra y revenir dans les débats que nous allons avoir à partir de la conférence nationale du 20 juin.

 

Le 18 juin 2012

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