Meeting du 23 juin 2012
Assises nationales des Collectifs
pour un audit citoyen de la dette publique
Intervention de la CGT
Dire que la crise européenne s’aggrave quasiment de semaine en semaine est un euphémisme ! Chacun connaît la situation en Grèce – elle vient d’être rappelée par les interventions précédentes - et dans plusieurs autres pays de la zone Euro, comme le Portugal et l’Espagne. Dans ce pays, se développe à présent une crise bancaire d’une exceptionnelle gravité, qui risque de déstabiliser les systèmes bancaire et financier de tous les pays européens. La zone Euro, dans son ensemble, est au bord de la récession.
La France, quant à elle, au lendemain d’échéances électorales majeures, est à la croisée des chemins.
Dans cette situation, la CGT considère que le syndicalisme a une énorme responsabilité. Elle saura, comme toujours, prendre les siennes.
Aujourd’hui, de nombreux gouvernements de pays européens voudraient imposer une austérité généralisée au prétexte fallacieux de lutter contre la dette.
C’est la logique du projet de nouveau traité européen, dénommé pacte budgétaire.
Ce traité est inacceptable. C’est la position, de la CGT. C’est aussi celle de la confédération européenne des syndicats, qui « s’oppose à ce nouveau traité (…) qui ralentira la croissance et augmentera le taux de chômage». La CES estime aussi que « le nouveau traité ne fait que stipuler la même chose : l’austérité et la discipline budgétaire (…) Cela engendrera une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail ».
Pour sortir de cette situation, d’autres solutions sont à imposer. Cela demande d’imprimer une autre conception à la construction européenne.
Débattre de la situation et des moyens d’y répondre est une tâche fondamentale dans laquelle la CGT entend prendre toute sa place.
Cela passe d’abord par un diagnostic de la situation, et notamment des causes de l’endettement. C’est pourquoi la CGT a participé, dès sa création, au collectif national pour un audit citoyen de la dette publique.
Nous considérons que ce qui a été réalisé, même s’il doit être prolongé et amplifié, est d’ores et déjà très important. En particulier, nous adhérons pleinement au diagnostic selon lequel l’origine de la dette résulte largement des cadeaux fiscaux faits aux catégories les plus aisées et aux grandes entreprises.
Nous voulons également souligner l’importance du travail réalisé dans les territoires avec l’audit de la dette des collectivités locales. Nous voulons souligner à ce propos la responsabilité particulière des banques comme Dexia, dont nous rappellerons qu’elle fut autrefois une institution publique.
Mais si le diagnostic est bien entendu essentiel, la question des alternatives l’est, pour nous, tout autant.
Il s’agit, pour la CGT, de changer la donne, en faisant reculer la domination de la finance pour imposer un autre mode de développement fondé sur ce que nous appelons le développement humain durable, fondé sur le plein-emploi solidaire, une meilleure répartition des richesses, et une préservation de l’environnement.
La CGT formule un ensemble de propositions pour concrétiser ces objectifs. Je citerai notamment :
ü la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle ;
ü une réforme en profondeur de la fiscalité, tant en France qu’à l’échelle européenne ;
ü une modification fondamentale du rôle de la banque centrale européenne, qui la mette au service de la croissance durable ;
ü une réforme du système financier avec, en France, la constitution d’un pôle financier public.
Ces exigences seront, avec d’autres, rappelées lors de la Conférence sociale des 9 et 10 juillet prochains.
Dans ce combat, notre capacité à mener des luttes solidaires dans l’ensemble de l’Europe est essentielle. Nos destins, d’où que nous soyons en Europe sont profondément liés, que nous soyons français, grecs, espagnols, allemands ou d’un autre pays européen
Nous le redirons avec force en conclusion. Rien ne sera possible sans la mobilisation de tous les acteurs.