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Peine De Mort

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COMPETITIVITE - EMPLOI

OU L’ESCLAVAGE MODERNE

(Par Bernard Lamirand)

 

Peut-on d’ailleurs utiliser ce mot (moderne) pour parler de cette servitude que les travailleurs vivent chaque jour dans les entreprises qu’elles soient grandes ou petites ( notamment là où il n’y a pas de syndicat).

 

Les lieux de production ont beau sentir le parfum des fleurs  aux abords de l’usine ou le jardin de plantes grasses à l’intérieur ou encore  d’avoir des machines à café - toutes choses qui n’existaient pas au début du capitalisme industriel où l’on disait volontiers que les lieux de travail ressemblaient aux descriptions faites par Zola - n’en demeurent pas moins que l’exploitation des travailleurs et les cadences de travail sont de plus en plus inhumaines.

 

L’homme souffre dans sa dignité et on veut lui imposer silence au nom de la compétitivité et de la concurrence. Il faut alors parler d’esclavage. Un esclavage où l’on est entravé par une corde invisible : celle de l’argent roi.

 

Ce sont tous ces travailleurs obligés de vendre leur force de travail dans les conditions d’aujourd’hui du système capitaliste, c'est-à-dire sous la pression, non pas de la pointeuse, mais celle de la performance à réaliser à tout prix, y compris par la violence psychique.

 

Ils sont devenus, dit-on, dans ces milieux productivistes, des variables d’ajustement. Ils sont un coût chez ces économistes, chiens de garde du système, qui utilisent le fouet de la concurrence et du chantage à l’emploi. Ils coûtent toujours trop cher par rapport à d’autres.

 

Marx explique très bien cette frénésie du capital à faire en sorte que règne l’infernal cadence.

 

Dans les temps plus anciens, ils  devaient se donner gratuitement au seigneur, moyennant quelques restes que mêmes les chiens du maître ne voulaient pas. Ils étaient dénommés les serfs.

 

Un coût ? Voilà la belle excuse pour les ramener à quelques restes du festin capitaliste et à abandonner leurs droits sociaux. On leur dispute le temps de leur travail : il faut qu'ils soient à la disposition du capital : flexibles et compétitifs nous dit Madame Parisot.

 

Flexible leur emploi, flexible leur temps de travail, flexible leur salaire, et demain leur retraite jusqu’à maintenant encore assurée, malgré le travail de sape de la droite, par cette conquête sociale qu'est la Sécurité sociale et dont nous allons fêter le 70 ème anniversaire en 2015 ( Croizat revient).

 

Ainsi, à Sévelnord, usine automobile de Peugeot dans le Nord Valenciennois, la direction veut mettre en place ce qu’elle appelle un accord portant sur « l’amélioration de la performance de Sévelnord ». Nous y trouvons tous les ingrédients de ce nouveau servage : prêts de main d’œuvre comme un outil de flexibilité et en cas de production journalière non atteinte, rattrapage collectif le jour même et sans versement d’une prime de prévenance tardive.

 

Adieu l’horaire de travail et la durée légale du travail et des heures supplémentaires !

 

Et la direction a des mots remplis de morgue pour ponctionner les salaires : « la direction annonce un gel des salaires de l’ensemble du personnel de SEVELNORD (ouvriers, ETAM et cadres) pour les années 2013 et 2014. « Ne vous plaignez pas, tout compte fait, je suis équitable, vous êtes tous mis à la diète » pouvons-nous conclure de cette fureur d’ajustements frénétiques du profit.

 

Ludovic Bouvier, de la CGT, résumait très bien la démarche de Sévelnord : «  on est un laboratoire de ce que veut faire le patronat, exactement dans la veine des anciens accords compétitivité emploi, l’Uimm lorgne de près sur ce qui se passe à Sévelnord ».

 

Oui, ces gens là testent le nouveau gouvernement, va-t-il laisser faire le patronat dans sa démarche de décréter à la direction de l’entreprise, et d’avoir sous la menace du patron, des travailleurs acceptant de courber l’échine comme dans les premiers temps de l’ère industrielle où les maîtres des forges décidaient du travail mais aussi de la vie des travailleurs et de leur famille ?

 

Peugeot et sa filiale Sévelnord sont donc un terrain de mise en pratique de ce que le Medef voulait faire avec les accords compétitivité-emploi que préconisait aussi Sarkozy : s’assurer d’une main d’œuvre docile et malléable pour tirer les meilleurs dividendes pour les actionnaires.

 

Le but de l’opération est bien de mettre en place partout ce genre de servage des travailleurs dans chaque entreprise qu’elle soit grande ou petite avec des salariés disponibles nuit et jour pour vendre leur force de travail au moment le plus approprié pour dégager les profits les plus élevés avec le prix de la force de travail le plus bas (coût du travail disent les profiteurs).

 

C’est bien ce qui se passe déjà dans le commerce où l’on peut voir les salariés-es attendre le coup de sifflet patronal ( le téléphone portable) pour prendre leur véhicule et se rendre immédiatement à leur caisse ou dans les rayonnages et travailler, pour une bouchée de pain, le temps nécessaire à la réalisation du profit.

 

Là, avec Sévelnord, l’exploitation de l’homme par l’homme prend une autre dimension, celle de la mise en concurrence des travailleurs d’une même usine, d’un même groupe, d’un groupe ou de groupes à l’échelle nationale et internationale.

 

N’avons-nous pas vu imposer à des travailleurs de partir dans d’autres usines du groupe concerné moyennant des salaires se réduisant à plus de la moitié de ce qu’ils avaient dans leur propre pays et ne voyons nous pas chaque jour le patronat mettre en évidence le salaire de l’ouvrier roumain par exemple avec celui du français, ne voyons nous pas mettre aussi les coûts de main d’œuvre en concurrence entre la France et l’Allemagne afin d’obtenir la baisse salariale escomptée en France.

 

Nous avons affaire à la plus sérieuse attaque des droits sociaux depuis la libération.

 

Le gouvernement vient de refuser de mettre en place ce que réclamait le Medef et ce que s’apprêtait à faire Nicolas Sarkozy : la mise en place d’accords emploi-compétitivité. Ce refus va être contourné par le dispositif qu’essaye de propulser dans des entreprises phares le Medef, l’UIMM et les grands groupes de la métallurgie.

 

Il faut donc que le gouvernement y mette immédiatement fin en décrétant l’interdiction des accords de flexsécurité notamment à Sévelnord et aussi ailleurs où il suffirait d’un chantage à l’emploi et à la fermeture de services ou en totalité d’entreprises pour obtenir des salariés qu’ils reviennent à l’âge de pierre du capital :  des salariés pieds et poings et têtes liés à la stratégie patronale.

 

Oui, il faudra ne pas compter seulement sur les bonnes paroles d’un gouvernement qui crie fort mais pour ensuite composer avec le capital des petits arrangements : il faudra des luttes fortes et unies sur ces questions et il est vraiment dommage de voir à nouveau la CFDT être la courroie de transmission entre le pouvoir et le capital en indiquant comme l’a fait son secrétaire général François Chérèque, cité par Philippe Martinez secrétaire général de la CGT-Métallurgie, qui met en avant l’argument des surcapacités pour justifier la fermeture d’Aulnay.

 

La grande action du 9 octobre de la nouvelle Fédération syndicale de l’industrie à laquelle appartient la FTM CGT mais aussi la CFDT, FO doit être le moyen de dépasser ces accompagnements sociaux et industriels où l’on accepte les conditions patronales de rentabilité et de profits pour un plat de lentilles.

 

Il faut en finir avec ces plans dit sociaux qui ne sont que la voiture balai patronal en direction du monde du travail.

 

J’ai connu cela avec la sidérurgie en 1979 ET EN 1984, où la CFDT,FO, CGC, CFTC ont accepté la fermeture de la quasi-totalité des sites sidérurgiques de Lorraine et du Nord et qui consistait à vider les usines par des départs en préretraites à 50 ans sans prévoir l’arrivée de jeunes sidérurgistes pour les remplacer : le but était de vider les travailleurs pour fermer les usines.

 

Quand on voit ce qu’est devenue l’industrie sidérurgique dans ces régions, de ce que disaient ces signataires de la convention sociale : « avec cette accompagnement on sauve l’acier français », on peut fortement douter qu’à nouveau ces stratégies de réduction des coûts entrainent la prospérité.

 

Bernard LAMIRAND

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