Débat public sur l’Anneau
des Sciences à Pierre Bénite le 17 janvier 2013
600 personnes étaient présentes à ce second débat public organisé sur le territoire "entrée sud de Lyon". Le Président du Grand lyon était présent ainsi que les techniciens du Grand Lyon et la Commission Particulière du Débat public.
Après les interventions de Daniel Deleaz pour la municipalité de Pierre Bénite, celles de Noël Buffet et de Michel Terrot, Jean Chambon pour la section du PCF est intervenu. Voir ci-dessous son intervention.
Intervention de Jean Chambon
Je partage l’hostilité grandissante à l’encontre du projet d’infrastructure routière qu’est le TOP.
Plus les réunions passent, et de moins en moins je suis convaincu de la pertinence de ce projet à répondre aux problèmes importants que rencontrent les gens à se déplacer dans notre agglomération et notamment ceux de l’Ouest Lyonnais.
Et à l’écoute du Président Gérard Collomb, je comprends de mieux en mieux pourquoi. A bien l’écouter dans les différentes réunions où il a défendu son projet, toute son argumentation démontre que son projet n’a pas pour objectif de répondre aux besoins de déplacement des gens dans de bonnes conditions, mais qu’il a, avant toute chose, pour objectif central de mettre les déplacements au service de l’économique et particulièrement au service des employeurs.
Avec une telle démarche qui ne prend pas en compte les besoins des gens on est assuré de faire de graves erreurs et d’avoir au final une aggravation considérable de la situation sous tous ses aspects comme le démontrent, avec une argumentation pertinente, les diverses associations de l’Ouest Lyonnais mobilisées.
Je suis donc favorable à une autre démarche, notamment celle de répondre en tout premier lieu aux besoins des gens en prenant en compte l’exigence du développement durable qui est planétaire et que les politiques doivent faire vivre dans tout projet local visant à organiser les déplacements des populations et des marchandises.
Là est mon désaccord fondamental avec l’Anneau des Sciences et Gérard Collomb puisque celui-ci ne prend pas en compte cette donnée majeure qui vise à protéger notre cadre de vie et celui des générations futures. C’est pourquoi je soutiens les différentes alternatives qui visent à s’appuyer et promouvoir le développement des transports en commun notamment dans l’Ouest lyonnais qui accuse un retard considérable.
Oui nous devons ouvrir l’Ouest Lyonnais au centre de l’agglomération par transports en commun. C’est même une condition pour réussir la requalification de l’A6/A7.
Nous proposons pour cela trois lignes de métro, celle des Hôpitaux raccordée à Oullins et la ligne B pour le Sud Ouest lyonnais (elle est actée dans le projet), une ligne nouvelle sous Fourvière qui joindrait Francheville à la station du Vieux Lyon de la ligne D pour l’Ouest Lyonnais et un troisième tunnel parallèle aux deux de l’autoroute, qui permettrait la jonction par métro de Valvert à Perrache et répondrait aux besoins des habitants du Nord Ouest Lyonnais. Nous demandons que ces propositions soient jointes aux études complémentaires.
Je constate par ailleurs, en écoutant Mr Collomb et Mr Buffet que sur le fond ils sont pleinement d’accord. Ils se chamaillent sur les deux tracés, le long pour Buffet et le court pour Collomb, mais ils sont bien d’accord tous les deux pour prendre comme condition première la réalisation du TOP ! Donc pas de faux débat, pas d’enfumage mais clarification des termes du débat.
La vraie question de fond est celle-ci : faut-il pour résoudre les problèmes de déplacements des habitants de l’Ouest Lyonnais réaliser le TOP ? Telle set la problématique posée à laquelle le débat public doit répondre. Avec le mouvement associatif et de nombreux citoyens nous faisons la démonstration que cela n’est pas une obligation et que cela serait une grave erreur car il y aurait un transfert des trafics et des nuisances sur cette infrastructure routière lourde dont les victimes seraient le cadre de vie et les gens de l’Ouest Lyonnais.
S’il est possible d’avoir des constats partagés, mais poser les bonnes problématiques va être décisif pour construire les bonnes réponses. En échafaudant un projet qui vise en premier lieu à favoriser la voiture alors qu’il faudrait au contraire dissuader de son utilisation, vous faites tout faux !
Dissuader de l’utilisation de l’automobile nécessite d’avoir de très bons transports en commun, de qualité, nombreux, agréables, rapides, sécurisés, qui desservent l’ensemble de nos territoires et surtout peu chers.
De ce point de vue je ferais remarquer à Mr Rivalta, qui je pense lit la même presse que moi, ainsi en ce début de semaine j’ai lu avec une certaine satisfaction que la municipalité de Tallin, la capitale de l’Estonie, avait fait le choix de la gratuité des transports en commun pour ses 450 000 habitants. Chaque usager a juste à payer 2 euros.
On peut prendre pour exemple les capitales européennes pour tenter de nous convaincre de boucler le périphérique mais on peut aussi prendre les bons exemples comme Tallin pour avancer vers des solutions qui rendent les transports en commun plus attractifs qu’ils ne le sont aujourd’hui.
Mr Gérard Collomb est aussitôt intervenu en demandant : où trouvez-vous l’argent pour payer ?
Jean Chambon a répondu qu’il s’agissait de choix politiques, de choix de société. Soit on répond prioritairement aux besoins des habitants, soit on cède à la pression des entreprises et des marchés financiers.
Mettre à plat les questions de financement des projets est une démarche transparente. Quand le gouvernement décide de donner 20 milliards d’euros aux entreprises sans contre partie, il fait la démonstration qu’il peut trouver de l’argent quand il le veut. Mais nous pensons que celui-ci doit être mieux utilisé en finançant des projets plus utiles pour les habitants, respectueux de l’environnement et moteur du développement durable. C'est la bataille que nous menons !
Le 20 janvier 2013