4 avril 2014
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Ils n'ont rien entendu !
La nouvelle équipe gouvernementale est mise en place. Par-delà les changements de personnes, finalement anecdotiques, on lit surtout la confirmation du cap eurolibéral.
Manuel Valls, premier communiquant
C’est à se demander si ce changement d’équipe n’a pas pour seul but de faire oublier les municipales. En choisissant Manuel Valls, outre le fait de le mouiller, François Hollande reprend en main sa communication, le nouveau titulaire de Matignon ayant été responsable de la communication de Matignon de 1997 à 2001 et ne gérant pas trop mal son image si on s’en fit aux sondages.
Pourtant, cette équipe n'est pas révolutionnaire. Les départs marquants sont limités aux Verts, Vincent Peillon et Pierre Moscovici. Et les nouvelles arrivées sont au nombre de deux : François Rebsamen et Ségolène Royal. Paradoxalement, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon prennent du galon, mais il est fort possible que cette montée en grade des deux principaux représentants de l’aile gauche du PS soit son chant du cygne. La nouvelle équipe est recentrée sur les proches du président, comme le montrent l’accession de Bernard Cazeneuve au ministère de l’intérieur, la nomination de Michel Sapin au budget ou le passage de relais entre Najat Vallaud-Belkacem et Stéphane Le Foll au porte-parolat du gouvernement.
Plus eurolibéral que jamais
Il y a la confirmation ferme du cap eurolibéral, confirmé dès lundi soir par le président qui associe baisse de la dépense publique et baisse des impôts pour les entreprises et les ménages, la promotion d’Arnaud Montebourg ne changera rien à cela puisque c’est Michel Sapin qui tiendra les clés du budget et l'affirmation de la volonté du gouvernement de communiquer pour tenter de faire passer la dure pillule de l'austérité. Car c’est seulement à cela que servira ce gouvernement en pilotage automatique sur la pensée économique néolibérale, et dont il ne faut rien espérer.
L’expérience de Manuel Valls (candidat le plus à droite de la primaire socialiste) en fait le candidat idéal pour défendre et essayer d’expliquer la ligne eurolibérale de son gouvernement. Mais il y a quelque chose de tragique à confier à Michel Sapin, dont l’échec est patent sur la question de l’emploi et qui n’a réussi qu’à discréditer sa parole en présentant l’action du gouvernement comme un succès, les comptes de la nation alors même que l’équipe au pouvoir n’arrive jamais à tenir ses objectifs. Qu’espérer d’un homme qui avait été le ministre du budget en 1992, dans une équipe qui n’avait pas hésité à envoyer un million de français au chômage pour défendre la valeur du franc !
En revanche, la ligne politique reste la même. Il sera donc essentiel de la sanctionner encore plus durement en mai aux Européennes et sans attendre en descendant dans la rue pour qu'elle se débouche les oreilles et se décide enfin à changer de cap politique !
Published by Front de Gauche Pierre Bénite
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