Question d’actualité - Mardi 10 mai 2011
EN FINIR AVEC LES INJUSTICES ET L’AUSTERITÉ
Monsieur le Premier Ministre,
Vous ne pouvez ignorer la colère que suscite la politique que vous poursuivez depuis 4 ans avec le Président de la République.
Les français voient bien ce qui vous anime : largesses pour les privilégiés, ceinture pour nos concitoyens.
Chacune de vos réformes apporte son lot d’austérité supplémentaire. Vous y ajoutez de surcroît une indécente surenchère de chasse
aux voix à l’approche de l’élection présidentielle.
Après les immigrés désignés comme envahisseurs et boucs émissaires, ce sont à présent les titulaires du RSA qui sont traités de fainéants. Avec un discours mensonger vous humiliez ces français. Vous êtes capable d’atteindre des sommets.
Après cette séance, nous allons avoir à voter un projet de loi constitutionnel relatif à l’équilibre des comptes publics. Il s’agit d’inscrire dans le marbre de la Constitution l’austérité comme règle désormais intangible des budgets de la France. Le corset de fer de Bruxelles et du FMI devient la norme. Il y a déjà du sang et des larmes pour les grecs et les portugais, c’est ce que vous préparez pour le peuple de France.
Cette politique de classes à la Thatcher est exclusivement au service des 1 % de français nantis qui se gavent. Des milliers de gens sont entrés en Résistance de l’ouvrier, au technicien, cadre, artisan, employé de PME, salarié de la couche moyenne. Ils en ont marre de cette politique d’un pays qui marche sur la tête. Allez-vous arrêter cette folie d’une France du renoncement ? Allez-vous arrêter de fouler aux pieds la souveraineté populaire ?
Réponse du ministre du budget, des comptes publics, M. François Baroin
M. Le député André Gerin, dans quel monde vivez vous ? Le vôtre s’est effondré il y a un peu plus de 20 ans. Vous ne vous en êtes jamais remis. Il n’y a eu aucune autocritique. Il faut effacer la buée qu’il y a sur vos lunettes M. Gerin et regarder ce qu’il s’est passé au cours de ces dernières années.
Une crise est passée par là. Elle a frappé le monde entier. Vous devriez plutôt vous féliciter de la manière le gouvernement, le Président de la République, la majorité ont accompagné les douleurs sociales, les épreuves humaines, ont mis en place un dispositif et une addition d’amortisseurs sociaux qui ont permis à notre pays et c’est un fait, c’est un fait.
Contester la vérité ne l’effacera pas. Notre pays a mieux traversé la récession économique, en est sorti plus vite, accompagné, par un bouclier social qui s’appelle le RSA dont nous
sommes fiers et qu’il faudra évidemment mettre en valeur, mettre en lumière, au service d’une certaine idée de l’insertion économique, pour les plus démunis, qui ont le plus besoin de la
solidarité nationale. Et nous avons une
trajectoire, nous avons une méthode et nous avons un calendrier.
Cette trajectoire c’est une réduction intangible de nos déficits publics qui nous fixent de revenir en 2013 au niveau du déficit que nous avions avant la crise. Ce calendrier, il se déroule là-aussi de façon mécanique à travers les lois de programmation des finances publiques et qui seront désormais, je l’espère bientôt, inscrites dans la Constitution avec les lois cadre. Et enfin, la méthode elle est de discuter avec les partenaires, elle est de prendre des engagements, elle est de respecter ces engagements et ce calendrier. Le nier c’est persister dans l’erreur.
Ne pas vouloir le voir c’est regarder son nombril et ne pas constater que le monde a changé et nous voulons préserver notre modèle social et c’est en menant cette politique que nous y parviendrons.