En tant que Présidente de la CLI de Vénissieux, je connais bien les bénéficiaires du RSA que je rencontre régulièrement. Les propos de Wauquiez m’ont révoltée, car ils mettent à l’index une population qui cumule des difficultés importantes. Ces propos sont tout autant insultants pour les professionnels de l’insertion qui sont engagés fortement auprès des bénéficiaires pour les soutenir sur le chemin de l’emploi et savent qu’il ne suffit pas de claquer des doigts pour y parvenir.
Laurent Wauquiez , ministre du gouvernement Sarkozy, lance un ballon d’essai sur le RSA.
Les bénéficiaires du RSA sont accusés d’être des fainéants, des profiteurs qui refusent le travail et gagnerait plus que ceux qui travaillent.
C’est faux et archi faux. Le RSA pour une personne seul apporte moins de 500 euros.
Qui sont les bénéficiaires : des salariés au chômage que les assédics n’indemnisent plus, des personnes avec un niveau de formation très bas, des femmes seules avec enfants qui bénéficiaient auparavant de l’Api, des personnes qui se retrouvent en grande difficultés suite à des ruptures familiales, la maladie, l’isolement. Un point commun à tous : ils n’ont pas choisi leur situation.
Le dispositif prévoit déjà des contre-parties, qui font l’objet d’un contrat d’insertion : effort de formation ou d’insertion, de recherche d’emplois et les sanctions existent déjà.
Que cherche la droite avec cette attaque ? Elle veut une fois de plus diviser les exploités entre eux et faire des économies sur la pauvreté, tout en faisant diminuer le coût du travail puisque les bénéficiaires du RSA travailleraient gratuitement.
Wauquiez oublie de dire que depuis plusieurs années, l’Etat ne compense plus à hauteur réelle les dépenses du RSA qui sont à la charge du Conseil général.
Il oublie aussi de parler des « vrais assistés » ! Les millionnaires : 5% détiennent plus de 80% des richesses, ils sont soutenus par le gouvernement qui enchaîne les cadeaux fiscaux : bouclier fiscal, ISF... Les banques : l’État a bien assisté les banques lorsqu’il a injecté 300 milliards d’euros pour les sauver lors de la crise financière ! Les grandes entreprises : en 2010, l’État accorde 160 milliards de subventions aux entreprises sans contrepartie.
Ce qui est urgent, c’est d’augmenter le SMIC et les minima sociaux, de bloquer les prix des produits de première nécessité, d’interdire les délocalisations.
RSA, chômeurs, précaires, salariés du privé et du public, ne vous laissez pas diviser !
Marie-Christine BURRICAND Conseillère générale Vénissieux sud