Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog de la Section du PCF Pierre Bénite
  • : A pour objectif de faire connaître au public les activités et initiatives de la section du PCF qui rayonne sur le canton d'Irigny(69)
  • Contact

Archives

Articles Récents

  • Penser un monde nouveau. L’hôpital de demain, ce bien commun, par Alain Bruneel
    L’Humanité, avec sa plateforme numérique l’Humanite.fr, prend l’initiative de solliciter des contributions pour repenser le monde et inventer des alternatives, avec l’ambition d’être utile à chacune et chacun d’entre nous. Cette démarche sera prolongée...
  • Protestons auprès de l'A2
    Protestation contre l’absence de Pierre Laurent à l’émission du 22 mai sur France 2 Un exemple reçu J'ai téléphoné au 08 90 71 02 02 (bien reçue par un homme qui m'a donné l'adresse de Poitiers : TSA 67300 86 963 FUTUROSCOPE. AINSI QUE LE SITE DE FRANCE2)...
  • Ukraine : une interview intéressant de M. Maillard
    Ce Normalien agrégé d’allemand a été le Conseiller diplomatique du Général de Gaulle à l’Élysée de 1959 à 1964 – avec au menu Guerre d’Algérie, réconciliation franco-allemande, Construction européenne, crise de Cuba, poursuite de la décolonisation, etc....
  • Le 8 mai 1945 : le massacre de Sétif avec 45 000 morts !
    En Algérie il y a 69 ans, 8 mai 1945 : massacre colonial à Sétif Ce massacre, fera 45 000 victimes. N’oublions pas Rosa Moussaoui «C'était la fête à Sétif, la victoire contre le nazisme, on a entendu sonner les cloches et on nous a annoncé qu'on allait...
  • Crise au journal "Le Monde", 7 rédacteurs en chef sur 11 démissionnent ...
    Réaction de Jean Luc Mélenchon Depuis de nombreux mois, le journal « Le Monde » tient une ligne éditoriale à charge contre le Front de Gauche en général et contre moi en particulier. « Le Monde » fait de la politique engagée. À une entreprise méthodique...
  • Hollande en rajoute encore sur BFM !
    Hollande sur RMC/BFM TV : "Halte au massacre" (Pierre Laurent) Le Président de la République s'est livré ce matin sur RMC/BFM TV à un laborieux service après-vente de sa politique. Mais le pire, c'est qu'il en rajoute à chaque fois une couche, cette fois...
  • Les 5 de Roanne définitivement relaxés !
    En date du 23 avril 2014 Monsieur le Président de la Chambre des Appels Correctionnels de la Cour d'Appel de Lyon a ordonné la non admission de l'appelle du Procureur Général et cette ordonnance n’étant pas susceptible de voies de recours. Nos cinq camarades...
  • Ce dimanche, les nouveaux chiens de garde à la Télé
    Dimanche 04 Mai 2014 LCP 20h30 - 22h10 (Durée : 1h40) Les nouveaux chiens de garde Genre : Film documentaire ________________________________________ Pays : France - Date de sortie : 2011 ________________________________________ Réalisateur(s) : Gilles...
  • Alstom : la CGT réagit fortement !
    "On est sacrifié pour la finance" Entretien de l'Humanité avec Christian Garnier, représentant CGT au comité de groupe et délégué syndical central de la branche Transport d’Alstom. Comment avez-vous accueilli la nouvelle des tractations entre General...
  • Le cas Alstom ou les enjeux des européennes du 25 mai
    L’Europe libérale ne protège pas des rapaces de la finance La France perd son sang et ses dirigeants font des moulinets autour du thème du « redressement productif ». L’Europe est un sujet de dissertation, mais ne protège ni nos atouts industriels ou...

Peine De Mort

9 mai 2014 5 09 /05 /mai /2014 19:54

 

Ce Normalien agrégé d’allemand a été le Conseiller diplomatique du Général de Gaulle à l’Élysée de 1959 à 1964 – avec au menu Guerre d’Algérie, réconciliation franco-allemande, Construction européenne, crise de Cuba, poursuite de la décolonisation, etc. Il a parla suite été ambassadeur (à l’Unesco, en Chine et au Canada).

 

Voici donc sa vision de la crise Ukrainienne. Une vision frappée au coin du bon sens, bien loin des inconscients actuellement au pouvoir.

 

Précision : il a… 98 ans

 

M. Maillard, quel regard portez-vous sur la crise en Ukraine ? 

 

Il y a eu dans cette affaire une intervention initiale de la part de certains pays Européens, qui ont déclenché un processus destiné à avoir des conséquences pour la situation de l’Ukraine. 

 

Evidemment l’Ukraine est depuis très longtemps – depuis la Russie soviétique et même bien avant -, dans la zone d’influence notoire de la Russie. L’Ukraine a ainsi fourni beaucoup de personnel politique – et du plus haut niveau – à la Russie. Ce pays est donc attaché à la zone d’intérêts particuliers de la Russie, en raison d’une très longue Histoire. 

 

Il est donc évident que cette intervention initiale – non pas dans la partie orientale mais dans la partie occidentale -, destinée à provoquer un rapprochement étroit entre l’Europe et l’Ukraine allait directement à l’encontre d’un intérêt stratégique très ancien de la Russie pour cette région. 

 

N’est-ce pas irresponsable pour l’UE d’avoir agi ainsi ? 

 

C’était en effet s’attirer certainement des objections ; la Russie n’a pas réagi immédiatement mais c’est certainement sans joie qu’elle a vu cette ingérence en vue de ce rapprochement qui aurait été consacré par des accords d’association. 

 

D’autant que l’Ukraine de l’Est – notoirement russophone – est très liée économiquement à la Russie – contrairement à l’Ouest du pays. Il y a deux Ukraine en réalité… 

 

L’Europe a donc réalisé une intrusion dans une sorte de « domaine réservé », de zone traditionnelle d’influence et d’action de  la Russie. C’est un fait. 

 

Auriez-vous conseillé au général de Gaulle d’agir ainsi ? 

 

Sûrement pas ! Étant donnée la proximité que j’ai eue avec le Général, je peux vous garantir qu’il n’aurait JAMAIS agi ainsi ! 

S’il pensait qu’il était bon d’une manière générale que la Russie se rapproche de l’Europe – c’était sa vision à long terme -, je ne pense pas du tout qu’il aurait salué cette sorte d’accord et de rapprochement spécifique de l’ensemble de l’Ukraine avec l’Union européenne. Il aurait été là-dessus plus que réservé… 

 

L’Europe semble se soumettre aux pressions américaines et ne pas prendre en compte ses propres intérêts stratégiques… 

 

C’est certain.

 

Naturellement, il y a eu des influences multiples. Quelles ont été exactement dans ces initiatives des pays européens, les responsabilités des uns et des autres et les États-Unis ont-ils vraiment été à l’origine de la chose : ça je n’en sais rien, mais ils ont eu une certaine influence sans aucun doute. 

 

N’êtes-vous pas étonné de l’espèce de russophobie qui s’empare des médias et donc de la population ? 

 

Oui : ceci est tout à fait inapproprié ! 

 

Encore une fois : l’Ukraine est notoirement depuis très longtemps dans la sphère d’influence de ce qui fut l’URSS et ce qui est aujourd’hui la Russie. Elle a été en plus le berceau de nombreuses personnalités Russes – Khrouchtchev en particulier, que j’ai eu l’honneur de bien connaître lorsque j’étais auprès du Général. L’Ukraine est depuis très longtemps une zone d’influence dans la périphérie de ce que l’on appelait « Empire soviétique » et ce qu’on appelle aujourd’hui la zone d’influence russe. Il est donc fâcheux d’entrer dans une sorte de contestation vigoureuse de cette zone d’influence. 

 

N’est-il pas inconscient de rentrer dans une spirale de sanctions contre la Russie – en plus pour des choses qui ne sont même pas prouvées ? 

 

Il est à mon avis fâcheux d’étendre le problème à l’ensemble de nos relations avec la Russie ; elles devraient être bonnes, en raison des nombreux facteurs qu’il serait trop long d’évoquer ici. 

 

Comment avait réagi le Général de Gaulle quand l’URSS avait envahi la Tchécoslovaquie en 1968 avec des chars (cas bien plus extrême que l’Ukraine, où on ne sait même pas si la Russie a vraiment fait quelque chose…) ? 

 

Notez que c’était très différent, la Tchécoslovaquie n’avait jamais été dans la sphère d’influence russe. 

 

Cependant, la réaction avait été prudente, car le Général estimait que c’était une action plutôt défensive. Sa réaction a été modérée car il pensait que c’était une péripétie momentanée et que ce n‘était pas la marque d‘une volonté d’assimilation complète. Evidemment, c’était fâcheux mais ce n’était pas dramatique… 

 

Quelle était la vision du Général sur nos relations avec la Russie et quel est notre intérêt stratégique par rapport à la Russie ? 

 

Il souhaitait beaucoup que la Russie se rapproche de l’Europe d’une façon générale. Il pensait que la Russie était un pays largement européen malgré ce qu’on appelait autrefois dans les manuels d’Histoire « la Russie d’Asie », cette Sibérie qu’il comparait un peu au Far West américain, quelque chose qui était étranger à la vocation profonde de la Russie qui était européenne. 

 

Il estimait que la Russie avait naturellement sa place en Europe et qu’elle devrait l’avoir pour fortifier l’ensemble et peut-être aussi servir de stimulant pour un certain nombre d’actions – et sans doute aussi qu’elle empêcherait que toute l’Europe centrale ne soit plus ou moins influencée par l’Allemagne. Elle pourrait ainsi jouer le rôle, dans une certaine mesure, de contrepoids heureux. 

 

Selon le Général, la Russie avait une spécifié européenne depuis très longtemps ; elle participait depuis plusieurs siècles au jeu des puissances qu’on appelle aujourd’hui occidentales (au XVIIIe siècle et même avant). Son souhait était que des liens s’établissent, peut-être pas aussi étroits que ceux entre la France et l’Allemagne, mais quand même une relation réelle et privilégiée. Il avait une vision très européenne de la Russie. 

 

Mais la Russie ne risque-t-elle pas de se tourner vers d’autres pays (Chine, Inde) et se détourner de l’Union Européenne avec notre comportement ? 

 

La Russie a quand même depuis très longtemps le vif désir de se rapprocher de l’Europe, c’est quand même sa politique. Un éloignement diplomatique  - ou même plus – de sa part me paraît douteux – bien que non impossible. 

 

Certes, la Russie n’a pas que l’Europe occidentale dans ses orientations politiques ; elle a beaucoup d’intérêts ailleurs : l’Extrême-Orient, les Balkans… Elle a néanmoins une vocation privilégiée à être non pas dans l’ensemble européen en tant que tel, mais tout de même dans sa proximité : cela fait partie de son Histoire. La Russie a toujours voulu jouer un rôle important en Europe – et elle l’a fait. C’est une puissance qui se veut proche de l’Europe –  non pas « l’Europe des Traités » mais « l’Europe » en général. 

 

On peut donc s’étonner grandement que certains adhèrent à une doctrine de refoulement de la Russie plutôt que de trouver les moyens diplomatiques adéquats pour que la Russie s’affirme comme une puissance proche de l’Europe.

 

N’êtes-vous pas étonné de la manière dont se comporte la diplomatie occidentale ? On dirait que ce n’est plus une diplomatie, consciente des intérêts stratégiques de chacun, mais une sorte de théocratie qui ne se base plus que sur une « pseudo-morale » – souvent cynique et à sens unique. 

 

Oui, il y a de ça. 

 

Prenez aussi l’exemple de la lutte contre le djihadisme, où la Russie est très active, car malheureusement très menacée dans sa partie orientale et donc obligée de faire appel à certaines mesures sérieuses de protection. Eh bien sur ce plan là-aussi, la coopération avec la Russie est indispensable – et marche bien actuellement. 

 

Vous avez beaucoup critiqué la forme que prenait la construction européenne. Que pensez-vous de la transformation de cette structure, qui semble en l’espèce animée d’une volonté impérialiste dans sa façon de s’étendre de plus en plus loin (à l’Est, à la Turquie, maintenant l’Ukraine…) dans un cadre de plus en plus soumis aux États-Unis avec l’intégration à l’OTAN et la défense des intérêts américains au détriment de nos propres intérêts ? 

 

Je n’ai rien à corriger sur ce que vous venez dire ; je partage totalement ces propos. 

 

Vous attendiez-vous à cette transformation de l’Europe au fil du temps ? Il y a 30 ou 40 ans, pensait-on déjà que l’on construisait quelque chose en commun qui basculerait de plus en plus dans l’américanisme ? 

 

Il y a toujours eu un euro-américanisme dans la construction européenne, depuis Jean Monnet. Il y a toujours eu une association étroite des États-Unis avec l’Europe : l’américanisme s’est couché dans le berceau de l’Europe, si l’on peut dire – il y a toujours eu une inspiration de ce côté-là. 

 

C’est une chose contre laquelle le Général s’est efforcé de réagir, pour bâtir ce qu’il appelait une « Europe européenne », qui précisément dans son esprit devait aboutir – à terme et si possible – à une adhésion de la Russie. Il voulait que le centre de gravité de l’Europe se déplace vers l’Est, d’abord l’Allemagne puis la Russie si possible. 

 

Contrairement à ce que l’on peut penser le général n’était pas « anti Européen » : il était contre une Europe américaine… 

 

Tout à fait.

 

Il était très pro-Européen au sens d’une « Europe indépendante et confédérale », et non pas soumise aux États-Unis et fédéraliste à la manière de Jean Monnet.

 

Partager cet article
Repost0
25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 17:45
Le 25 avril 1974 : la Révolution des oeillets au Portugal !

Déclaration de Pierre LAURENT

Secrétaire national du PCF

 

Révolution d'avril : Pierre Laurent réaffirme la solidarité du PCF avec le peuple portugais

 

Quarante ans après, les symboles portés par la Révolution des Œillets demeurent fortement ancrés dans les luttes du peuple portugais qui s'est alors libéré du joug du fascisme.

 

Cette « aube de la liberté » a ouvert un processus de conquête de droits sociaux et démocratiques, tout comme elle a mis fin aux guerres coloniales en reconnaissant le droit à l’autodétermination et à l’indépendance des peuples de Guinée Bissau, d’Angola et du Mozambique.

 

Les valeurs portées par la révolution d'avril 1974 sont d’autant plus prégnantes que le Portugal est aujourd’hui confronté à une crise profonde,considérablement aggravée par les politiques des gouvernements successifs, et l’agression inique des gouvernants européens actuels, de la troïka UE-FMI contre les droits sociaux, démocratiques, constitutionnels et la souveraineté du peuple portugais.

 

Au nom du PCF, j'exprime mon profond attachement aux valeurs d’Avril et sa solidarité avec le peuple portugais et avec toutes les forces sociales et démocratiques qui, dans le processus grandissant de mobilisations populaires, portent haut ces mêmes valeurs. Solidarité avec le Parti communiste portugais qui les incarne, dans ses luttes d’hier et aujourd’hui, dans la défense des principes inaliénables inscrits dans la Loi fondamentale du Portugal et qui garantissent d’importants droits politiques, économiques et sociaux ainsi que le principe d'un État de droit fondé sur la souveraineté populaire.

 

Le PCF réaffirme aujourd'hui d’autant plus sa solidarité avec le peuple portugais que dans toute l’Europe la démocratie est systématiquement attaquée, les droits des travailleurs et des peuples profondément saccagés par les politiques d’austérité et de régression sociale appliquées par des gouvernants de plus en plus discrédités. En France, un véritable travail de sape a été engagé depuis des années contre les principes du « modèle social français » inscrits dans la Constitution.

 

Partout les droits sociaux doivent être garantis contre l’offensive des forces de l’ultralibéralisme et de la finance. Partout les souverainetés populaires quotidiennement bafouées doivent être respectées. Partout les valeurs démocratiques doivent être défendues, notamment contre les menaces de l’extrême-droite.

 

Enfin, défendre les valeurs de la Révolution d’avril c’est pour le PCF, agir avec de nombreuses forces progressistes en Europe, comme sur le continent africain et dans le monde, pour éradiquer toute forme de domination néocoloniale, contrer l’offensive des forces capitalistes et impérialistes en favorisant des politiques de coopération internationale basées sur le développement solidaire, la démocratie, la paix et le désarmement.

 

Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français

Partager cet article
Repost0
20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 10:30
Exigeons la libération de Marwan BarghoutiExigeons la libération de Marwan Barghouti

 

L’épouse de Marwan Barghouti, incarcéré depuis 2002 en Israël, était la semaine dernière à Paris pour présenter la campagne internationale de libération de son mari et de tous les prisonniers politiques palestiniens. 

 

Jeudi avait lieu la journée Internationale des prisonniers politiques. Parmi eux, Marwan Barghouti, figure influente du Fatah. Arrêté à Ramallah par les forces israéliennes le 15 avril 2002, il a été le tout premier parlementaire palestinien détenu.

 

Condamné à cinq ans de prison pour avoir commandité cinq meurtres, dont l'attentat du SeaFood Market à Tel-Aviv dans lequel trois civils ont perdu la vie, il a écopé en plus de 40 ans de réclusion pour une tentative de meurtre déjouée par l’armée israélienne. Il a cependant été acquitté de 21 autres chefs d'inculpation pour meurtres. Lors de son procès, Marwan Barghouti a refusé de se défendre, ne reconnaissant pas la légitimité du tribunal israélien et affirmant être innocent des chefs d’accusation portés contre lui.

 

Depuis, sa femme, Fadwa, se bat pour faire libérer son époux et les autres prisonniers palestiniens. La semaine dernière, elle était à Paris afin de présenter la grande campagne internationale, lancée depuis la cellule de Nelson Mandela, à Robben Island en 2013, soutenue notamment par l'évêque sud-africain Desmond Tutu, l'ancien président américain Jimmy Carter, ou encore Michel Rocard.

 

Stéphane Hessel s’était lui aussi engagé dans cette campagne. «Marwan est un symbole de la résistance et sa non-libération est avant tout motivée par des questions politiques», a expliqué Fadwa Barghouti, qui a rappelé que «l’enlèvement» de son mari avait été «un choc pour tout le monde».

 

Initiateur du Document national de la réconciliation des prisonniers, sur la base duquel le gouvernement d’union nationale s’est formé en 2007, Marwan Barghouti est rapidement devenu une figure populaire et unificatrice en Palestine. «Israël lui a tout infligé, 100 jours d’isolement, 100 jours d’interrogatoire. Mais face à la volonté d’Israël de le faire taire, lui a la volonté de se faire entendre», affirme son épouse. «La pression que nous subissons nous rendra encore plus déterminés à obtenir la libération nationale», ajoute-t-elle, lançant cette formule choc: «C’est soit la paix, soit l’Apartheid». 

 

«Il faut qu’Israël comprenne que l’oppression ne fait pas régner la sécurité. Au lieu de placer ses efforts ailleurs, Israël préfère gérer l’occupation», affirme Fadwa Barghouti.

 

Celle qui a rencontré son mari alors qu’elle était encore étudiante et militait déjà en faveur des droits des prisonniers palestiniens regrette qu’Israël ne tienne pas ses engagements, «même les plus simples». «Avec les accords d’Oslo, en 1993, nous sommes tombés dans le piège de croire que la paix permettrait la libération des prisonniers. Mais aujourd’hui, Israël refuse de libérer les prisonniers palestiniens. Quel signal donne-t-elle? La libération des prisonniers doit venir avant les négociations, et non comme un aboutissement», explique cette mère de quatre enfants. Pour elle, le refus de libérer les prisonniers, dont son mari, empêche le processus de paix d’avancer. «Il devrait être libre, pour que nous puissions aller plus loin. Mais lorsqu’on exige un prix en retour, nous sommes alors dans une situation de prise d’otage», lance-t-elle.

 

Et c’est avec l’aide d’autres pays que Fadwa Barghouti espère gagner son combat. «Il faut que la France agisse, parce que la cause est belle et juste. La France comprend le rôle que pourra jouer Marwan une fois libre. Mais il est également important que Monsieur Kerry, secrétaire d'État des Etats-Unis, nous dise enfin qui est responsable du non-avancement des négociations», explique-t-elle. Selon elle, «ne pas libérer les prisonniers est une humiliation pour le peuple palestinien».

 

Depuis le début de son engagement dans la lutte pour la Palestine, Marwan Barghouti est surnommé le «Mandela palestinien», en raison de la similarité de leurs parcours. Tous deux ont formé le mouvement de la jeunesse au sein de leur faction politique, tous deux on défendu le droit de résister, même par les armes (Mandela a dirigé l’aile armée de l’ANC lors de son arrestation et Barghouti est considéré comme l’un des principaux dirigeants des deux Intifada), tous deux ont refusé de reconnaître la légitimé des tribunaux devant lesquels ils étaient jugés, et tous deux sont devenus des symboles de la lutte de leur peuple.

 

Depuis sa cellule d’ Hadarim, à l’annonce de la mort du leader sud-africain, Barghouti lui a d’ailleurs écrit une lettre: «Vous disiez: "Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète car il lui manque la liberté des Palestiniens." Et depuis l’intérieur de ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez atteint la vôtre. L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine».

 

Mais si Marwan et Fadwa Barghouti ne perdent pas espoir, les années de lutte commencent à se faire sentir. «Cela a été pour moi douze longues années, j’ai faibli. J’ai faibli face aux questions de mes enfants. Ils voient leur père très rarement, il n’a même pas encore pu voir sa petite-fille», confie Fadwa. Elle ne le voit que 45 minutes, une fois toutes les deux semaines. «Mais cette visite derrière une vitre ne m’appartient pas, explique-t-elle. Je dois jongler entre tant de questions. Celles de nos enfants, les questions politiques, les messages que l’on veut envoyer…»

 

Pourtant, Fadwa Barghouti ne regrette pas d’avoir pris la décision de le suivre dans ce combat. «Lorsqu’il a demandé ma main, il m’a dit: "prend une semaine pour réfléchir, avec moi la route sera longue et pénible. Je peux finir assassiné, arrêté. Mais un fois que le pays sera libre, je me consacrerai à vous". Mais je n’ai pas eu besoin de temps pour réfléchir», assure-t-elle, certaine que ces souffrances seront un jour un lointain souvenir. «Parce que le message que nous portons est un message de paix, et d’humanité». 

 

Exigeons la libération de Marwan Barghouti
Partager cet article
Repost0
13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 20:19

 

 

Asimbonanga de Johnny Clegg

 

 


 
Partager cet article
Repost0
13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 09:13

 

 

1491664_553623958048937_89214368_n.jpg

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 17:29

 

 

1492183_637774289601818_349942528_o.jpg

 

 

Discours de Pierre Laurent (PCF)

 

Paris le 9 décembre 2013


Madame l'ambassadrice d'Afrique du Sud en France,

Messieurs les ambassadeurs de Palestine en France et auprès de l'Unesco,

Madame Jacqueline Dérens, fondatrice de la Rencontre nationale avec le peuple d'Afrique du Sud,

Mesdames, messieurs,

Chers amis, chers camarades,

 

Le 7 juin 1990, quatre mois à peine après sa libération, le 11 février 1990, Nelson Mandela se trouvait ici même au siège du Parti communiste, accueilli par Georges Marchais. Âgé alors de 72 ans, celui qui n'était pas encore Président de la nation « arc en ciel » était venu en frère pour témoigner de sa reconnaissance à notre parti, et à toutes celles et ceux qui, à ses côtés, avaient embrassé le combat contre l'apartheid et celui pour sa libération, 27 années d'un combat inlassable, finalement victorieux, et 42 ans depuis l'instauration de l'apartheid en 1948.

 

Aujourd'hui, Madiba n'est plus, il est « rentré à la maison », endeuillant une nation dont les frontières débordent la seule Afrique du Sud. Nelson Mandela n'a jamais voulu être une icône,  lui, dont les premiers mots à sa sortie de prison, furent : « Je suis ici devant vous, non comme un prophète, mais comme votre humble serviteur. » C'est pour honorer cette leçon de combat et d'humilité au service de l'émancipation humaine, que nous portons à nouveau ce soir à la boutonnière le badge à l'effigie de Mandela, que nous portions si fidèlement lors des longues années de lutte pour sa libération.

 

Ce soir, nous saluons le combat d’une vie, qui fut le symbole de la lutte collective de tout un peuple. Celle d’un jeune sud-africain avocat noir, celle du militant de la Charte de la liberté  adoptée par le Congrès du Peuple en 1955, à Soweto, celle d’un révolutionnaire qui fait le choix de la lutte armée, quand la tyrannie de l'apartheid ferma toutes les portes de la non violence, celle d’un responsable politique qui traverse avec courage et sans haine 27 années de bagne et de prison, celle du premier Président sud-africain élu au suffrage démocratique non racial, symbole de l'union d'un peuple dans sa lutte pour la liberté, la paix et une nouvelle Afrique du Sud. Telle fut l’existence de Nelson Mandela, tumultueuse, faite des peines les plus profondes comme des joies les plus grandes.

 

L'hommage le plus sincère que nous pouvons rendre à Nelson Mandela est d'éviter les artifices d'une canonisation vidée de sens, portant au pinacle l'homme de la réconciliation et masquant volontairement l'homme de combat. Nelson Mandela ne fut qu'un. La dureté de sa lutte est indissociable de son ambition de réunification, fondée sur l'égalité de tous les Sud-Africains. Il n’y a pas eu d’abord Mandela le révolutionnaire, puis Mandela le réconciliateur. Il a toujours été les deux. La lutte contre l’apartheid et la volonté de réconciliation ont été les objectifs fondateurs de l’ANC qui se battait pour une Afrique du Sud non raciale rassemblée autour de la justice et des droits démocratiques pour tous. Mandela est devenu la figure de proue de ce combat. Mais derrière lui, il y avait une cause, une organisation, la triple alliance de l'ANC, du Parti communiste sud-africain et de la Cosatu, et des milliers de combattants. Derrière le nom de Mandela raisonnent ceux de Walter Sisulu, d'Olivier Tambo, de Joë Slovo, de Chris Hani, le secrétaire général du PC Sud Africain, sauvagement tué un an avant l'élection de Mandela, de Desmond Tutu, de Dulcie September, représentante de l'ANC, lâchement assassinée en plein Paris, et tant d'autres.... Le sourire de Mandela est une constellation de sourires, de ces sœurs et frères sud-africains, de ces combattants, de ces camarades. Nelson Mandela est universel, il est le visage réconfortant, familier de ceux qui n'abdiquent pas face à la ségrégation, la discrimination, l'exploitation, l'oppression, de ceux qui tendent la main, qui rassemblent autour de causes justes qui font l'essence de l'humanité. Pour tous ces combattants, j’ai ce soir une pensée très émue.

 

Rendre hommage à Mandela, c'est parler d'un peuple et de sa lutte contre le régime de l'apartheid, déclaré crime contre l'Humanité. Prolongement des politiques et des pratiques coloniales, l'apartheid (séparation en afrikaans) fut la pierre angulaire du nationalisme afrikaner et le pilier du développement d'un capitalisme brutal en Afrique du Sud. Il fut, durant de longues décennies, le cœur de la société ségrégationniste sud-africaine, contingentant tous les secteurs de la vie du pays, condamnant des millions d'hommes et de femmes « non blancs » à la misère et l'exploitation. C'est contre ce système de haine que Mandela et les siens se sont battus. Des bancs de l'université à l'ANC, du bagne à la présidence, la vie de Nelson Mandela est à l’image de tous ces combattants qui risquèrent leur vie, choisissant l’espoir contre la résignation. La Charte de la liberté adoptée le 26 juin 1955, que le magnifique numéro spécial de l'Humanité, paru samedi, vient de republier, est l’expression de cet engagement politique du peuple sud-africain rassemblé. Elle est le terreau, la synthèse des revendications sous-tendues par la lutte pour l’égalité et la démocratie. Relisez-là, et vous vous rendrez compte du chemin parcouru mais aussi du chemin qui reste à parcourir…

 

Le mouvement émancipateur dont Nelson Mandela fut l’un des acteurs est éminemment politique. Il dépasse le seul parcours individuel d’un homme aussi exceptionnel soit-il. Il fut ce que la force collective, le combat commun, le rassemblement peuvent produire de meilleur.

 

Rendre hommage à Mandela, c'est aussi prendre la mesure de l'immense mouvement de solidarité internationale qui permit sa libération, et dont nous sommes fiers d'avoir été les fers de lance en France. Le Parti communiste français et les jeunes communistes ont joué un grand  rôle dans la médiatisation du sort et du combat du matricule 446-64 de la prison de Robben Island. Le PCF lança son action de soutien dès sa condamnation au procès de Rivonia en 1964, et il faut relire l’intervention à l’Assemblée nationale de Marie-Claude Vaillant Couturier, dès cette année là. Pendant des années nous avons dû combattre la chape de plomb qui condamnait Nelson Mandela au silence et à l'indifférence. Cette indifférence servait le régime d'apartheid. Et quand elle fut brisée, il fallut alors combattre ceux qui justifiaient encore la collaboration économique des gouvernements et des groupes français avec le régime. Rendez-vous compte, au début des années 80, un sondage réalisé attestait que seuls 2% de la population française connaissaient le nom de Mandela. Il en a fallu, des combats et des mobilisations. Des manifestations de soutien aux occupations d’ambassade en passant par les concerts et les tags sauvages « libérez Mandela », nous avons, tous ensemble, mené une lutte exemplaire de solidarité. Je garde, pour ma part, et comme beaucoup d'entre vous, tant de souvenirs au cœur. En septembre 1984, nous avions, avec 400 jeunes  communistes, envahi l'ambassade d'Afrique du Sud pour la recouvrir de peinture noire. Nous en étions si fiers. A la mobilisation citoyenne, aux campagnes de sensibilisation, nous avons ajouté la campagne économique en appelant au boycott. Nous voulions frapper au cœur le système d’apartheid, et cela a payé. Notre combat a, peu à peu, sorti de l’ombre Nelson Mandela et ses camarades. Les maires communistes ont baptisé de son vivant, quand il était par certains traité de « sioniste » des dizaines de rues, de places, de gymnases, de collèges du nom de Nelson Mandela. Peut-être serait-il utile d'y lire aujourd'hui la Charte de la Liberté de 1955, tant elle résonne face au retour abject des discours racistes. Oui, mesdames et messieurs qui célébrez tous Nelson Mandela, et c'est tant mieux, nous avons envie de vous dire : un peu moins de poncifs et un peu plus de sens ! Sa libération, le 11 février 1990, fut pour nous une grande explosion de joie. J'étais ce jour-là, à l'Humanité, qui a tant fait dans ce combat. Nous étions agglutinés devant la télé, et nous pleurions devant son sourire et son poing levé.

 

Alors, aujourd’hui, alors que Madiba n’est plus, que l'Afrique du Sud poursuit son combat vers l'émancipation humaine, que le combat fait rage en Afrique et partout dans le monde pour continuer à faire avancer la justice et l'égalité, nous ne saurions mieux lui rendre hommage qu’en perpétuant son héritage de lutte, et son esprit de rassemblement. Continuons nos combats pour l’émancipation humaine, continuons nos campagnes de solidarité internationale qui confèrent aux luttes pour la libération des peuples une dimension universelle. Je pense évidemment aux luttes qui continuent du peuple sud-africain. Je pense au peuple palestinien, sahraoui, kurde qui se battent pour leurs droits et qui ont besoin de notre soutien. Je pense à la campagne internationale pour la libération des prisonniers politiques palestiniens, pour qu'à leur tour, Marwan Bargouthi, et les siens, ne passent pas 27 années derrière les barreaux ! Il est déjà incarcéré depuis 11 ans ! Je pense aux peuples d'Afrique, et en ces heures tragiques, aux peuples du Mali et de Centrafrique, qui subissent la guerre auxquels, seuls la paix et le développement et non les armes, pourront ouvrir les voies de la liberté et de l'avenir. Je pense enfin évidemment très fort à notre combat, ici en France, contre les forces brunes, les forces racistes et xénophobes qui cherchent à gagner du terrain. Portons toujours plus haut le combat anti-raciste. Il est inexorablement lié à notre lutte pour l’égalité entre tous les hommes, entre les hommes et les femmes et pour l’émancipation du genre humain.

 

Je conclurai cet hommage en citant un passage du message que Nelson Mandela avait adressé aux participants de l’édition 1996 de la fête de l’Humanité :

 

« Ma génération laisse la jeune génération avec quelques exemples héroïques de tâches accomplies. Mais nous vous laissons aussi avec d'énormes défis, avec des problèmes anciens et nouveaux. (…)  les jeunes peuvent refuser de succomber au désespoir. Vous pouvez dire non à l'intolérance. Vous pouvez, et vous devez, prendre en charge la responsabilité de changer le monde et d'améliorer le sort de tous les peuples ».

 

Oui, avec Mandela, avec son peuple, avec ses camarades d'hier, d'aujourd'hui et de demain, nous continuons à clamer la victoire, celle qui donne au peuple le pouvoir.

 

Avec Mandela, nous crions « Amandla » !

 


Partager cet article
Repost0
8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 20:23
 
Ils sont menacés de sanction en Turquie
pour cet hommage à Mandela

3388303_drogba-eboue-mandela2_640x280

 

 

La Fédération turque de football ne goûte pas les hommages à Nelson Mandela. Didier Drogba et Emmanuel Eboué viennent de s’en apercevoir. Les deux internationaux ivoiriens de Galatasaray (Istanbul), sont menacés de sanctions pour avoir rendu hommage à l’issue d’un match à «Madiba», décédé jeudi, rapporte ce dimanche la presse turque.

 

Vendredi soir, à la fin du match entre Galatasaray et SB Elagizspor, comptant pour la Coupe de Turquie, Drogba a dévoilé sous son maillot un tee-shirt où était inscrit «Thank you Madiba» (littéralement «Merci Madiba», le surnom du symbole de la lutte anti-apartheid.

 

Eboué a fait de même, son tee-shirt portant le message «Rest in peace Nelson Mandela» (littéralement «Repose en paix Nelson Mandela»). Les deux joueurs ont été renvoyés par la Fédération turque de football (TFF) devant sa commission de discipline, rapportent les quotidiens Milliyet et Hürriyet. Il est en principe interdit pour les footballeurs d’arborer des slogans ou messages politiques sur leurs maillots, sous peine d’une amen

 

En 2009, Frédéric Kanouté avait lui aussi eu maille à partir avec la fédération espagnole après avoir porté un tee-shirt de soutien à la palestine en plein match.

 

Source: http://www.leparisien.fr/sports/football/video-drogba-et-eboue-menaces-de-sanction-en-turquie-pour-un-hommage-a-mandela-08-12-2013-3388303.php

 


Partager cet article
Repost0
8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 07:52

 

 

 

 

L’Assemblée générale des Nations-Unies, au cours de sa 68ème session à New-York, vient de proclamer 2014 « Année de la Solidarité Internationale avec le peuple palestinien », apprend-on à la lecture d’un communiqué de l’ONU. 

 

La résolution a été adoptée par 110 voix, 56 abstentions, et seulement 7 votes contre, ceux d’Israël, des Etats-Unis, de l’Australie, du Canada, de la Micronésie, des Iles Marshall et Palau.

 

D’autres réso­lu­tions au cours de l’Assemblée générale ont été adoptées, dont celle appelant Israël à cesser les construc­tions en Cis­jor­danie et à son retrait du plateau du Golan.

 

Lire l’assemblée générale de la 68ème session: http://www.un.org/News/fr-press/docs/2013/AG11460.doc.htm

 


Partager cet article
Repost0
7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 20:23

 

 

barghoutti.jpg

La lettre de Marwan Barghouti
en hommage à Nelson Mandela

 

 

"Vous êtes bien plus qu'une inspiration", écrit Marwan Barghouthi, le "Mandela palestinien", derrière les barreaux depuis 11 ans, à "Madiba", dans un texte signé de la cellule 28 de sa prison. Nous publions la lettre.

 

"Durant toutes les longues années de mon combat, j’ai eu l’occasion à maintes reprises de penser à vous, cher Nelson Mandela. Et encore plus depuis ma propre arrestation, en 2002. Je songe à un homme qui a passé vingt-sept ans dans une cellule, en s’efforçant de démontrer que la liberté était en lui avant qu’elle ne devienne une réalité dont son peuple allait s’emparer. Je songe à sa capacité à défier l’oppression et l’apartheid, mais aussi à rejeter la haine et à placer la justice au-dessus de la vengeance."

 

Combien de fois avez-vous douté de la victoire au bout de ce combat ? Combien de fois vous êtes-vous demandé vous-même si la justice pourrait s’imposer ? Combien de fois vous êtes-vous interrogé sur le silence du monde ? Combien de fois vous êtes-vous demandé si votre ennemi n’allait jamais pouvoir devenir votre partenaire ? À la fin, vous ferez la preuve de cette volonté implacable qui fera de votre nom, l’une des plus brillantes références pour la liberté.

 

Vous êtes beaucoup plus qu’une inspiration. Vous aviez bien compris, le jour où vous êtes sorti de prison, que vous n’étiez pas seulement en train d’écrire l’histoire, mais que vous contribuiez au triomphe de la lumière sur la nuit. Et vous êtes alors resté humble. Et vous portiez une promesse bien au-delà des frontières de votre pays, la promesse que l’oppression et l’injustice seront vaincues, et que sera ouverte la voie de la liberté et de la paix. Au fond de ma cellule, je me rappelle sans cesse cette démarche, et je poursuis moi-même cette quête, et tous les sacrifices deviennent supportables dans la seule perspective qu’un jour, le peuple palestinien puisse accéder aussi à la liberté, à l’indépendance, et que ce pays puisse vivre finalement en paix.

 

Vous êtes devenu une icône. Ce qui a permis l’éclat de votre cause et son rayonnement sur la scène internationale. L’universalité pour contrer l’isolation. Vous êtes devenu un symbole pour tous ceux qui croient que les valeurs universelles sur lesquelles vous fondiez votre combat pouvaient rassembler, mobiliser, pousser à l’action. L’unité est la loi de la victoire pour les peuples opprimés. La cellule exiguë et les heures de travail forcé, la solitude et l’obscurité ne vous auront pas empêché de regarder au-delà de l’horizon et de faire partager votre vision. Votre pays est devenu un phare et nous, les Palestiniens, nous hissons les voiles pour atteindre ses rivages.

 

Vous disiez : « Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète car il lui manque la liberté des Palestiniens. » Et depuis l’intérieur de  ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible parce que vous avez atteint la vôtre. L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du Sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine. Nous avons eu le grand privilège d’accueillir, en Palestine, il y a quelques mois, votre camarade et compagnon de lutte, Ahmed Kathrada, qui a lancé, à la suite de sa visite, la campagne internationale pour la libération des prisonniers palestiniens de leurs cellules, où une part importante de l’histoire universelle s’écrit, démontrant que les liens avec vos combats sont éternels.

 

Votre capacité à constituer une figure unificatrice et à conduire le mouvement depuis l’intérieur de la prison, d’être confiant dans l’avenir de votre peuple alors que vous étiez vous-même privé de la capacité de choisir votre destin, constitue la marque d’un dirigeant exceptionnel et d’une véritable figure historique. Je salue le combattant de la liberté, le négociateur et faiseur de paix, le commandant militaire et l’inspirateur de la résistance pacifique, le militant infatigable et l’homme d’État.

 

Vous avez dédié votre vie à la cause de la liberté et de la dignité, de la justice et de la réconciliation, de la paix et de la coexistence. Beaucoup maintenant honorent votre lutte dans leurs discours. En Palestine, nous promettons de poursuivre le combat pour nos valeurs communes, et d’honorer votre combat pas seulement par des mots, mais aussi en dédiant nos vies aux mêmes objectifs. La liberté, cher Madiba, l’emportera, et vous y avez contribué au plus haut point en faisant de cette idée, une certitude. Reposez en paix et Dieu bénisse votre âme insoumise.

 


Partager cet article
Repost0
7 décembre 2013 6 07 /12 /décembre /2013 08:11

 

 

 

1454910_752737328075007_559882573_n.jpg

Partager cet article
Repost0